Roman
call-Girl
* De tout pour tous * (14)
Je me taille rapidement une bonne réputation auprès des services de relations publiques des sociétés importantes.
Tellement, même, qu'il y a un temps où je ne suffis pas à la demande et que je dois m'adjoindre quelques bonnes copines, qui partagent avec moi le filon.
J'aide ainsi 2 ou 3 belles filles de mon entourage à profiter des investissements de ces compagnies dans l'entreprise privé. Je n'en deviens pas pour autant souteneuse. Ce métier-là m'intéresse moins encore qu'un autre.
Non, j'indique seulement le nom de ces demoiselles à mes relations d'affaires, lorsque je ne suis pas personnellement disponible. Et elles ne me rendent en échange de ces services qu'une très bonne camaderie.
Mais en ce domaine, la demande n'est pas égale. Je peux avoir beaucoup d'invités durant certaines périodes de l'année et passer plusieurs semaines sans recevoir aucun appel.
C'est pourquoi je dois entre-temps me trouver du travail, histoire de remplir les mois creux et de garder à flot mes petites économies.
*****
Un ami "fournisseur de drogue", me rencontre par hasard. Au fil des confidences échangées autour d'un verre, je lui raconte que mon état financier n'est pas des plus reluisants,
vu que mes activités connaissent le ralentissement saisonnier du temps des vacances. J'explique que mes préférences vont aux emplois temporaires point trop laborieux et bien rénumérés, bref que je cherche à m'amuser tout en travaillant !
Il a des contacts et me propose quelques jours plus tard de devenir vendeuse dans un sex chop de Montréal.
Décidément, le hasard veut que je me perfectionne en mon domaine !
Ce genre de boutique doit répondre à deux critères bien précis.
D'abord, l'atmosphère. Aussitôt la porte franchie, le client doit être coupé du monde de la rue.
Rares sont ceux qui acceptent sans gêne d'être vus à semblable endroit. Il suffit donc de s'armer de courage pour passer le seuil.
Ensuite, la variété de la marchandise.
Voici étalées sur les premiers rayons, la collection la plus complète de magazines salé, puis vient le rayon de la lingerie.
Les travestis donnent quelquefois des spectacles tout à fait hilarants. Il faut voir les couples magasiner en se chuchotant des secrets à l'oreille, vérifier les tissus, les tourner et retourner en fesant des remarques. Et paradeuses, en plus.
Et voici le rayon des appareils sexuels artificiels. Une panoplie à faire rougir le marquis de sade en personne. À croire que la fonction première d'un homme ne consiste qu'à remplacer un vibro-masseur déficient !
Passons au rayon du cuir.
Tout pour le couple où s'harmonise l'instinct animal souffre-douleur et le goût du pouvoir, les plus mignons fouets, lanières et petites douceurs semblables qu'on puisse dénicher.
Puis le rayon encens, parfums, gelées, huiles, poupées gonflables.
Un jour, un vieux monsieur digne, entre, sa femme l'accompagne, mais elle préfère l'attendre à l'extérieur de la boutique... Le bonhomme jette ses regards un peu partout autour de lui, mal à l'aise d'examiner de trop près les merveilles mises à sa portée.
Il se décide enfin, s'approche de moi et me confis qu'il cherche quelque chose qui rendrait à son fleuret son piquant d'antan.Je lui conseille quelques livres, quelques crèmes.
Il repart tout content. Il a acheté quelques revues, un jolie dessous transparent pour sa femme et, à tout hasard, un vibro-masseur...
Quel monde fascinant pour une libre voyeuse comme moi ! Mais dangereux aussi, puisque la boutique sert en même temps de façade à des activités plus rémunératrice: la drogue.
Mon sixième sens me pousse un beau matin à quitter mon travail sans avis.
Et puis je suis un peu fatiguée. Travailler le jour et sauter toute la nuit, c'est bien épuisant.
J'ai besoin de sommeil ...sage.
Retour